dimanche 29 juin 2008

La France peine à atteindre REACH

Dans son bilan d'étape du 25 juin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d'Etat chargée de l'écologie, a reconnu le retard des entreprises françaises dans le pré-enregistrement des susbstances chimiques soumises au règlement européen REACH. Elle affirme sa volonté de poursuivre les actions de sensibilisation des entreprises, fortement en retard, elles aussi.

Dans le bilan publié par l'Agence européenne des produits chimiques, 12 000 pré-enregistrements REACH ont été effectués à ce jour, dont 7% français, 35% allemands et 23% anglais.

Or, au 2 décembre, l'ensemble des entreprises françaises devront avoir achevé le pré-enregistrement des substances chimiques auxquelles elles recourent. Si elles veulent bénéficier de l'étalement dans le temps de la procédure d'enregistrement définitif.

Léger retard à l'allumage pour l'Europe, donc, pour les Français en particulier. Dans sa conférence de presse du 25 juin, Nathalie Kosciusko-Morizet a reconnu ce retard et assuré que son ministère allait poursuivre ses actions de sensibilisation et d'accompagnement des entreprises vers REACH, initiées en 2006.

D'après la Direction générale des entreprises du Ministère de l'Economie, fin mai 2008, 4 500 entreprises françaises avaient été sensibilisées à la mise en oeuvre de REACH et un millier avaient reçu une formation ou un accompagnement spécifique. Ce n'est pas du luxe, sachant que notre pays est riche de 2 870 900 entreprises, dont 236 300 de plus de 10 salariés et 1 830 de 500 salariés et plus !

Ce qui nous confirme par ailleurs la faiblesse structurelle de l'économie française, trop de PME étant en-dessous de la taille critique pour investir, faire de la recherche... et accomplir les formalités REACH.

Thierry Follain

Article repris par NaturaVox


samedi 21 juin 2008

Actu : Site Minguet & Lejeune : bâtiments thermo-efficaces


Thierry Follain, auteur de ce blog, a pris en charge la rédaction du site du promoteur belge Minguet & Lejeune. Thème central : les bâtiments thermo-efficaces.

Minguet & Lejeune fonde sa démarche sur la conception et la mise en oeuvre de bâtiments "thermo-efficaces". Autrement dit, des bâtiments passifs et bioclimatiques, économes, recherchant la qualité et la sobriété énergétiques. Il mise également sur l'habitat groupé, aux souces d'énergie mutualisées (cogénération).

Le thermo-efficace repose sur une conception et une maîtrise d'oeuvre expertes, ainsi que sur l'usage de matériaux traditionnels. D'où un coût comparable à celui de l'habitat traditionnel, pour une performance énergétique optimale (coefficient K de 30 ).

Thierry Follain, Marchand d'Idées a rédigé les diverses entrées et sous-entrées de minguet-lejeune.be en prenant en compte les attentes des diverses cibles visées : investisseurs, prescripteurs, prospects et clients (particuliers et entreprises).



mardi 10 juin 2008

12, 13, 14 juin : les solutions durables ont leur salon

Ouvert aux professionnels (12 et 13 juin) et au grand public (14 juin), le 1er Salon de l'Environnement et des métiers durables (SEMD) se veut le rendez-vous des acteurs de l'innovation environnementale.

Le SEMD regroupera 100 exposants issus de 8 secteurs d'activité : énergie, déchets, transports, BTP, eau, agriculture, chimie et services, concernés au premier chef par le développement durable. Le salon est organisé en parcours experts tels que la réduction de la facture énergétique ou de l'empreinte écologique des entreprises. Un pôle "emploi" sera également présent.

Intérêt majeur : le cycle de 17 conférences animées par des acteurs du Grenelle de l'Environnement, dont : "Le Grenelle : les premiers résultats", jeudi 12 juin à 18 h 30. Parmi les autres thèmes : "La neutralité carbone", le 12 à 15 h 15, "Transports propres pour une intermodalité propre", le 13 à 12 h 30, "Fonds verts et fonds ISR, mêmes principes ?", le 13 à 16 h 15. Six conférences sont destinées au grand public, samedi 14, dont : "Le développement durable et les TIC" (11 h 45), "L"agriculture bio en France - Agrocarburants : cultiver pour rouler ou pour mourir ?" (14 h 15), et "Chine, environnement et développement durable" (17 h 15).

Le 1er Salon de l'environnement et des métiers durables se tiendra en un lieu symbolique, la Bourse, le Palais-Brongniart. Lieu totalement symbolique, même, aucune transaction boursière ne se réalisant plus physiquement en ses vénérables murs. Les TIC et la dématérialisation de l'économie, de la finance, ont veillé à cela !


Energie : l'agriculture fait son diagnostic

Touchés de plein fouet par la hausse des cours du pétrole, les agriculteurs français demandent une intervention gouvernementale pour abaisser les coûts du gazole. Michel Barnier répond par un diagnostic énergétique des exploitations. Une démarche positive, qui représente bien plus qu'un faux-fuyant gouvernemental.

À l’issue d’une table ronde entre professionnels du monde agricole et représentants des secteurs de l’énergie et des engrais, le ministre de l’Agriculture Michel Barnier a dévoilé, hier, un plan destiné à effectuer un diagnostic énergétique des exploitations agricoles françaises.

Une aide de cent millions d’euros sur cinq ans est prévue. Ce plan concernera 100.000 exploitations. Total EDF, GDF, des fabricants d'engrais sont supposés le co-financer.

Retard à l'allumage

Il aura donc fallu un baril à 130 dollars et un gazole agricole à 0,72 euros le litre pour engager une démarche à laquelle songerait tout acquéreur d'appartement ou de résidence secondaire. Dès le milieu des années 70, pourtant, quelques exploitations-pilote produisaient leur propre énergie avec, par exemple, la méthanisation du lisier de porc. Elles revendaient même le surplus au réseau EDF.

Philippe Meurs, président des Jeunes agriculteurs, a déclaré que ses adhérents attendaient en matière d’énergie " des choses très concrètes ". Autrement dit, une baisse des taxes sur le gazole agricole.

Développer les pratiques agricoles "durables"

Or, le carburant représente jusqu'à 30% du coût horaire d'un tracteur. Une exploitation de 70 hectares consomme 10 tonnes de gazole par an. Il est donc grand temps pour nos producteurs agricoles de se pencher sur le rapport entre consommation d'énergie et rentabilité, plutôt que de réclamer le droit de consommer gazole et engrais à base pétrolière à gogo.

C'est ce qu'a compris le Ministère de l'agriculture de la Province d'Ontario (Canada). Dans "Solutions énergétiques : comment réduire votre consommation de carburant", il souligne que de bonnes pratiques peuvent générer jusqu'à 86% d'économie. Même démarche dans "Consommation de carburants: travaux de printemps" sur le site de l'Agriculteur normand, où est exposée la nécessité de "connaître les quantités de fioul nécessaires à chaque travail". Ce qu'approuverait tout spécialiste de la comptabilité analytique.

La solution à cette crise énergétique agricole semble donc être une professionnalisation de plus en plus orientée vers un usage maîtrisé des ressources en énergie et en engrais. Et le recours accru aux sources d'énergies renouvelables, à base de sous-produits de l'activité d'une exploitation agricole : déchets végétaux, lisier...

On pourrait même dire qu'une démarche de développement durable est bonne pour le compte d'exploitation des agriculteurs français. En voilà une révélation !

Thierry Follain

Article repris sur NaturaVox


samedi 7 juin 2008

France : le diesel perd son énergie

La spectaculaire hausse du prix du gazole remet en cause le grand mythe français du "diesel" moins cher (et moins polluant). Un bel exemple de carambolage entre économie dirigée et forces du marché, la victime étant sans doute le développement durable.

Le coût réduit du gazole dépendait jusque-là de la bonne volonté gouvernementale, gauche et droite confondues. Et donc d'une TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) réduite par rapport à celle imposée à l'essence. C'est un bel exemple de théorie de l'oeuf et de la poule : "les Français sont amateurs de moteurs diesels parce qu'il est moins coûteux en carburant, donc je modère les taxes sur le gazole pour qu'il reste moins cher que l'essence, donc, les Français privilégient la motorisation diesel". Et ainsi de suite. Résultat : entre 1994 et 2006, la consommation française de gazole a progressé de 48%, alors que celle de supercarburant diminuait de 37%. En 2004, la France consommait 18% du gazole consommé dans l'Europe des 25. A la même époque, notre pays représentait 13,1% de la population de la Communauté. Voilà pour l'économie "administrée" (par la fiscalité).

Un déséquilibre croissant entre offre et demande

Entrent en piste les forces du marché. Dans les années 80, les firmes pétrolières implantées en France ont porté leur effort sur la production de "sans-plomb". Par la suite, elles ont orienté leurs investissements en matière de gazole vers sa désulfurisation, sous la pression de la communauté européenne. A souligner que les nouvelles sources pétrolières, comme celles de Russie, sont "riches" en soufre, et que cette opération sera donc de plus en plus coûteuse en investissements et en énergie. Quoi qu'il en soit, la capacité française de raffinage ne peut aucunement répondre à la demande croissante en gazole. D'où raréfaction, d'où importation. Ainsi, en 2004, la France a importé 11 millions de tonnes de gazole et exporté 4 millions de tonnes d'essence. De ce fait, la faible part du prix du gazole contrôlée par les pétroliers ne cesse de croître en valeur. Soit un gas-oil à 1,423 euros minimum, sur prixcarburants.com, au moment où j'écris. Voilà pour les volets économique et social du développement durable.

Des nuisances peu prises en compte

Et le volet environnemental ? Depuis que le concept du "réchauffement climatique" a atteint le grand public, le mot-clé a été "réduction des émissions de CO2" (même si celui-ci n'est qu'un des gaz à effet de serre). Spécialistes du marketing et de la publicité se réjouissent : du fait de la combustion optimisée du carburant, un moteur diesel rejette moins de CO2 qu'un moteur essence. Le diesel est donc subitement devenu "vert", avec réductions fiscales à l'achat associées. Hélas, le diesel a ses nuisances environnementales spécifiques, telles que l'émission d'oxydes d'azote (NOx) et de particules fines et très fines qui tapissent nos poumons. L'entrée en scène des pots catalytiques ne résout que partiellement ces problèmes. Et voilà que la Commission européenne réclame une réduction des niveaux de NOx émis...

Une adaptation lente du raffinage

Les pétroliers n'ont jamais été très motivés pour produire un carburant de "bas de colonne" coûteux en investissement. Dans "L'offre et la demande de gazole routier à l'horizon 2010" (mars 2006), l'Ufip (Union française des industries pétrolières) concluait qu'aucune construction de nouvelles raffineries n'était justifiée en France. Elle envisageait par contre un investissement d'1,5 milliard d'euros d'ici 2010 pour augmenter la production de gazole dans les raffineries existantes. Ce qui est en cours, bon an, mal an. En fait, développer la propulsion automobile par gpl aurait été beaucoup plus "durable", ce gaz étant partie intégrante du process de raffinage. C'est par ailleurs un carburant peu polluant. Fin 2007, 150 000 véhicules français l'utilisaient.

Des avancées technologiques en ordre dispersé

Pendant ce temps, les constructeurs automobiles américains, placés sur un marché dominé par une essence de plus en plus chère, ferment les unités de production de 4X4. General Motors envisage même l'arrêt de production du Hummer, ce symbole du consumérisme automobile triomphant dérivé d'un véhicule militaire américain de la Guerre du Golfe . Le Hummer consomme entre 10, 9 et 16,3 litres au 100 dans sa version H3, la plus "écolo". GM planche en revanche sur la technologie HHCI (homogeneous charge compression ignition), qui doit conférer à la combustion de l'essence l'efficience de la combustion diesel. Et ce, sans émission de NOx, et donc, sans surcoût associé aux équipements pour traiter ces émissions.

Les Japonais caracolent toujours en tête de la recherche et développement sur les véhicules propres. Toyota vient d'ailleurs de vendre sa millionième Prius hybride. En tout, le groupe a commercialisé 1,7 million de véhicules hybrides depuis 1997. Le choix de cette technologie coûteuse à l'achat se trouve de plus en plus validé par l'envol des cours du pétrole (baril à 138,14 dollars, ce jour). Sous l'impulsion de Carlos Ghosn, Nissan saute directement à l'étape de la voiture électrique, "zéro émission". Une direction qui pourrait être aussi celle prise par Renault, suivant un principe simple : "La batterie et la recharge d'électricité doivent revenir moins cher qu'un plein d'essence". Honda voit plus loin encore avec sa FCX Clarity équipée d'un pile à combustible. Mais plus près, aussi, avec l'annonce de la mise en vente dès 2009 d'un modèle hybride à prix réduit.

En matière d'auto-mobilité durable, les perspectives restent cependant bien imprécises.


Article repris sur NaturaVox



jeudi 5 juin 2008

CO2 : non à la dépendance !

Jeudi 5 juin : Journée mondiale de l’Environnement, organisée par le Programme des Nations- Unies pour l’Environnement (PNUE). Thème 2008 :« Non à la Dépendance ! » (en CO2).

Le PNUE veut mobiliser la planète pour une économie à faible émission de CO2. Il s’adresse aux pays développés et émergents, à leurs gouvernements et entreprises, afin de tout mettre en oeuvre pour lutter contre la dépendance aux énergies carbones. Autrement dit : réduire significativement notre dépendance à l’énergie à base de carbone.

Le pays hôte de cette journée sera la Nouvelle-Zélande, pays engagé pour un "futur sans carbone". L’accent portera sur les solutions et les opportunités qui permettront d’aboutir à des économies et à un nouveau style de vie sans carbone. Réduire la consommation énergétique des bâtiments, des appareils électriques jusqu’aux ampoules, rendre plus propres et renouvelables les systèmes de productions énergétiques, le transport, mais aussi concentrer les efforts sur la gestion efficace des forêts, telles sont les mesures proposées par le
PNUE pour réduire l’émission de C02.