mercredi 26 septembre 2007

Grenelle de l'environnement, en bref

Comment lutter contre le réchauffement climatique ? Comment préserver la biodiversité ? Comment prévenir les conséquences de la pollution sur la santé ? Telles sont les questions auxquelles doit répondre le Grenelle de l'Environnement. En 3 mois et demi.


Elaboration des propositions d'action, consultation des publics, élaboration et présentation d'un plan d'action et des programmes, soit 15 à 20 mesures vertes, telle est la démarche du Grenelle de l'Environnement.

La phase 1, celle des 6 groupes de travail vient de s'achever. Chacun d'entre eux a tenu quatre séénces pleinières. Thèmes abordés : Lutter contre les changements climatiques et maîtriser l'énergie, préserver la biodiversité et les ressources naturelles, Instaurer un environnement respectueux de la santé, Adopter des modes de production et de construction durables,Construire une démocratie écologique, Promouvoir des modes de développemetn écologiques favorables à la compétitivité et à l'emploi. Deux ateliers intergroupes : OGM, Déchets.

D'ores et déjà, l'integroupe OGM a retenu l'attention, avec l'éventualité d'un moratoire sur les des cultures transgéniques.D'où la menace de la FNSEA de se retirer des débats.

Résultat des courses, enfin, des débats, demain, jeudi 27 septembre, sur le site Grenelle Environnement .

S'ouvrira début octobre, pour 15 jours, la phase de débat public, qui recourra largement à la consultation sur le web.

15 jours plus tard, cette grande consultation qui aura réuni les acteurs économiques, sociétaux et le grand public débouchera sur 15 à 20 mesures "vertes" qui seront appliquées dans les cinq ans.

Si la volonté de s'attaquer concrètement aux problématiques de développement soutenable est louable, la rapidité de la démarche pose tout de même question. Ceci dit, le simple fait de réunir scientifiques, producteurs, syndicats, ONG, etc autour de la même table, dans un perspective constructive, constitue en soi un sérieux progrès !

jeudi 20 septembre 2007

Nitrates bretons : Barnier court contre la montre

La Commision Européenne devait traduire la France devant la Cour européenne de justice en juin dernier. Motif : l'excès de nitrates dans les eaux "potables" bretonnes. Mais Michel Barnier, Ministre de l'agriculture a obtenu un nouveau sursis... 32 ans après la promulgation de la Directive européenne sur la qualité des eaux superficielles !

"A Michel Barnier, les porcs bretons, leurs éleveurs et le Trésor Public français reconnaissants". Cette stèle imaginaire pourrait récompenser l'activité résolue du Ministre de l'Agriculture à Bruxelles, cet été. Il a en effet réussi à empêcher la saisine de la Cour de Justice européenne pour non-respect des prescriptions d'une Directive de 1975 (sic) dans la concentration en nitrates dans certains points de captage bretons.

Cette rarissime magnanimité de la Commission est due à l'entrée en application d'un plan d'action français en mars dernier, visant à ce qu'aucun captage n'excède 50 mg/l de nitrates fin 2009. 9 points demeurent actuellement hors normes en Côtes d'Armor, Finistère et Ille-et-Vilaine. Dès le 1er janvier 2008, les apports d'azote devraient être réduits de 30% dans leurs bassins versants. Quatre d'entre eux devraient être fermés dans les 2 ans à venir.

La Commission assure qu'elle contrôlera l'application de ces mesures.

Comme l'a déclaré notre ministre, au bout de 32 ans, la France a encore besoin "d'un peu de temps" pour produire une eau réellement potable dans l'Ouest de la Bretagne...

Sur "Terre natale" :

Nitrates Bretons : la Commission passe à l'abordage !

Remous avec la Commission

mercredi 19 septembre 2007

Plans climat : collectivités locales contre effet de serre

Les collectivités territoriales sont responsables d'environ 12% des émissions de gaz à effet de serre en France. Aussi, le "Plan climat national" décidé en 2004 prévoit la réalisation de plans climat territoriaux impliquant l'ensemble des collectivités, des régions aux communes. Un premier bilan, portant sur l'action de 21 collectivités pionnières, vient d'être publié par la Mission interministérielle de l'Effet de Serre.

La lutte contre l'effet de serre, contre l'émission des gaz qui le provoquent, concerne tout un chacun, dont nos régions, départements, communautés de communes préférés. D'ores et déjà, les contrats de projet Etats-région doivent viser à une "neutralité carbone". Pour le reste, chaque collectivité doit élaborer son propre plan-climat à l'échelle de son territoire. Celui-ci vise à endiguer les effets immédiats et à venir du réchauffement climatique et à mettre en place des stratégies d'adaptation face aux effets de l'évolution climatique.

Mais quelles sont ces sources de gaz à effet de serre à contrôler ? Les transports "contribuent" à hauteur de 29%, contre 25% pour le bâtiment, 3% pour les déchets... En tous ces domaines, les collectivités peuvent et doivent agir.

Les plans portent (ou plutôt porteront) sur la maîtrise des consommations de la collectivité, la production et la distribution locale de l'énergie, l'urbanisme et l'aménagement, les transports, la production des déchets, la gestion des forêts et espaces verts, voire la biodiversité.

La Mission interministérielle de l'Effet de Serre a édité : "Plans climat territoriaux : des territoires en action", bilan de l'action de 21 collectivités locales pionnières en la matière.

Beaucoup reste donc à faire pour les collectivités et leurs sous-traitants publics ou privés... Le Grand Lyon et Nantes ont choisi d'intégrer leur plan climat dans leur Agenda 21.

A lire, télécharger : Ministère de l'Ecologie/Lettre de l'ingénierie :
"Les plans territoriaux au cœur du défi climatique"

Photo : Sam Javanpouh

dimanche 16 septembre 2007

Mauvais buzz pour les abeilles (bis)

En Amérique et en Europe, les colonies d'abeilles fondent à vue d'oeil. Virus, pesticides et acariens parasites concourent à ce désastre qui menace la polinisation des plantes et arbres fruitiers. Cette disparition massive pourrait être l'indice d'une dégradation biologique globale.

Moins 30 à 50 % : à la sortie de l'hiver, les colonies d'abeilles américaines ont confirmé leur irrémédiable déclin, ce "colony collapse disaster" (désastreux effondrement des colonies) popularisé par scientifiques et médias. La France semble avoir provisoirement stabilisé les dégâts, avec des pertes de 8 à 10%.

C'est un fait : depuis des années, les abeilles sont décimées. Des causes multiples sont pointées par les chercheurs : pesticides (Gaucho, Régent, par exemple), acarien parasite (Varroa Destructor). Nouvel accusé : un virus, l'Israeli Acute Paralysis Virus, récemment introduit aux Etats-Unis.

Sur Futura Science.com, Bernard Vaissière, chercheur à l'INRA spécialisé dans la polinisation, souligne les risques encourus par l'agriculture, suite à cette disparition. Les 3/4 des cultures sont en effet fécondées par les insectes polinisateurs, pour lesquels les abeilles constituent un marqueur biologique majeur. 35% de la production agricole mondiale pourrait être impactés.

Ce n'est donc pas une simple question de fleurs et de petites abeilles. Loin de là.

Sur "Terre natale" :

"Mauvais buzz pour les abeilles"

Sur le web :

Le Monde : est-ce un virus qui décime les abeilles ?

Bernard Vaissière : "Les abeilles peuvent disparaître"

New York Times : "A virus among honeybees"


mardi 11 septembre 2007

"The Body Shop" perd Anita Roddick

Fondatrice de "The Body Shop", Anita Roddick a posé les bases du commerce éthique avec une bonne vingtaine d'années d'avance. Militante acharnée, manager de choc, elle demeure une figure inimitable du développement durable pragmatique et engagé, à l'anglo-saxonne.

Née en 1942, Anita Roddick ouvre son premier "Body Shop" à Brighton, en 1976. Elle a deux enfants, a déjà géré un hôtel avec son mari, Gordon, parti faire du solo en trekking en Amérique du sud. La couleur verte emblématique de l'enseigne est la seule à pouvoir recouvrir les moisissures sur les murs du local. Sa petite boutique de produits de beauté naturel ressemble à une entreprise baba de plus, vouée à une méritante extinction. Mais Anita Roddick est autant businesswoman que militante. Elle se nourrit de ses nombreux voyages à travers le monde, en particulier chez les peuples premiers. Elle a observé, étudié les rituels de beauté corporelle des femmes et s'en est inspirée.

Phrase-clé : "Businesess have the power to do good."

"The Body Shop" se développe sur une vague "verte" naissante, par un principe de franchisage. L'intérêt de l'expérience repose sur son absence de concessions aux tendances dominantes : recours aux produits naturels, refus de l'expérimentation animale, utilisation des surfaces commerciales pour diffuser des messages militants, que ce soit pour soutenir la lutte des Ogoni au Nigéria contre compagnies pétrolières et pouvoir central, ou l'offensive de Greenpeace contre Exxon-Mobil.

En 1989, "The Body Shop" se lance dans la relation commerciale directe avec des communautés indigènes en Amazonie, en Inde, au nicaragua... 35 de ces coopérations de "Community Trade" sont actuellement opérationnelles (moins que je ne le pensais, à vrai dire).

Aujourd'hui, "The Body Shop" est tombé dans l'escarcelle de l'Oréal (grincements de dents chez les protecteurs des lapins et autres animaux de laboratoire). Le groupe représente plus de 2000 magasins dans 77 pays. De nombreux concurrents sont bien sûr montés depuis au créneau du produit de bauté "éthique", mais sans l'aura "activiste", il est vrai moins présente aujourd'hui.

Décédée ce lundi, Anita Roddick avait abandonné toute responsabilité dans "The Body Shop". Elle participait encore à la recherche créative. Anoblie, devenue "Dame Roddick", elle n'en multipliait pas moins les activités militantes, comme le prouve son site.

Anita Roddick a brillamment prouvé la pertinence d'une démarche éthique dans un contexte de marché où le citoyen (ou du moins la citoyenne) fait ses choix en fonction de facteurs diversifiés, parmi lesquels les droits de l'Homme, le respect de l'environnement et l'estime de soi, à rebours de tendances dominantes.

Tribute to Anita Roddick… sur le site de "The Body Shop.